Média – Revue de presse

 


 

UNE INTERVIEW DE PH. NEMO ET UN ARTICLE DE CAROLINE BEYER DANS LE FIGARO DU 14 SEPTEMBRE 2016

 


 

EPP Figaro
« Il faut mettre un terme au gâchis de l’école unique »
 

NORMALIEN, spécialiste des idées politiques, Philippe Nemo lance l’École professorale de Paris (EPP), qui formera, dans un cadre privé, des professeurs du secondaire. Très critique à l’égard de « l’école unique », il entend bien « user » de la liberté scolaire, inscrite dans la Constitution, pour proposer un modèle alternatif.

LE FIGARO. – Pourquoi avoir choisi de créer une telle structure ?

Philippe NEMO. – La France ne peut se passer d’un enseignement secondaire structuré qui construise méthodiquement les savoirs des adolescents, de la 6e au baccalauréat. Or les tests Pisa démontrent l’effondrement continu du niveau de nos lycées et collèges. Il est grand temps de réagir ! Cela commence par la formation des professeurs. Naturellement, notre modeste initiative privée ne peut prétendre mener, à elle seule, ce renouveau. Mais nous voulons proposer un autre modèle et user de la liberté scolaire qui existe en France pour former quelques nouvelles générations d’excellents professeurs.

Est-il possible de concilier excellence et démocratisation de l’enseignement ?

L’école méritocratique de Jules Ferry avait commencé à le faire. Des enfants venus de tous les milieux sociaux y réussissaient, y acquerraient des diplômes de valeur. Il y avait un véritable ascenseur social. Tout cela a été cassé par l’école unique, qui a renforcé les inégalités sociales. L’école unique ne marche pas ! Si, pour des raisons idéologiques absurdes, on refuse de différencier les élèves en fonction de leur potentiel, il ne reste qu’une solution : ne rien enseigner sérieusement à personne, faire de la simple animation culturelle et de la garderie. C’est ce que l’on fait depuis des décennies dans bien des écoles de France, et que l’on va faire avec la réforme des collèges. Il faut mettre un terme à ce gâchis. Le futur ministre devra s’atteler à cette tâche.

Qu’attendez-vous de ce futur ministre ?

Il devra d’abord permettre qu’au sein de l’Éducation nationale, des établissements dérogatoires puissent pratiquer une sélection claire et honnête, sans carte scolaire, et soient autorisés à revenir aux méthodes traditionnelles de l’enseignement secondaire. Ensuite, il devra permettre aussi que se développe le secteur privé sous contrat et hors contrat, afin de redonner vie au monde éducatif et d’y créer une émulation, profitable à tous. En faisant cela, la France ne fera d’ailleurs que se conformer au pluralisme scolaire qui, sous diverses modalités, existe partout en Europe.

L’EPP est basée à Saint-Jean- de-Passy. Beaucoup parmi vos participants viennent d’établissements catholiques sous contrat. Votre initiative se limite-t-elle à ce monde ?

Non. L’École professorale de Paris n’a pas de caractère confessionnel. Elle est ouverte à tous, même si tous ses fondateurs sont chrétiens. Nous pensons qu’en œuvrant pour le développement optimal de l’intelligence des jeunes et les meilleures performances de la raison, placée par Dieu au centre de la nature humaine, nous travaillons à la fois ad majorem Dei gloriam (« pour la plus grande gloire de Dieu »), comme disent les jésuites, et pour l’intérêt général du pays.

Propos recueillis par Caroline BEYER

 

 

UNE ÉCOLE PRIVÉE POUR FORMER DES PROFESSEURS

 

Une trentaine d’aspirants enseignants ont été sélectionnés sur concours pour être formés à l’École professorale de Paris.

ÉDUCATION Une formation d’«excellence », axée sur « les disciplines », à contre-courant du « pédagogisme ambiant » et des réformes éducatives portées par l’actuelle majorité, à commencer par la réforme du collège. Voici la philosophie de l’École professorale de Paris (EPP), qui ouvrira en octobre. Ambition : former les futurs professeurs de l’enseignement secondaire et des classes préparatoires, à travers un cursus de trois ans, inspiré des écoles normales supérieures (ENS).

L’initiateur du projet, Philippe Nemo, lui-même diplômé de l’ENS Saint-Cloud, a recruté pour cela un corps professoral de haut vol. De Laurent Lafforgue, Médaille Fields, à Chantal Delsol, de l’Institut, en passant par Hubert Aupetit, professeur de classes préparatoires à Louis-le-Grand… Au total, une vingtaine de brillants professeurs réunis autour du projet. Leur point commun ? « Ils en ont gros sur le cœur sur toutes ces questions éducatives », explique Philippe Nemo. Quant à la trentaine de participants, sélectionnés par concours avant l’été et lors d’une seconde session ces 13 et 14 septembre, ils sont issus de khâgnes, essentiellement parisiennes et lyonnaises. Venus de Fénelon-Sainte-Marie ou du lycée du Parc à Lyon, ils feront leur rentrée le 5 octobre, dans le XVIe arrondissement parisien, à Saint-Jean-de-Passy.

Car l’EPP a noué un partenariat avec l’établissement catholique sous contrat. « Il est urgent de repenser la formation des enseignants, martèle François-Xavier Clément, directeur de Saint-Jean-de-Passy. Trop souvent, la formation est axée sur la didactique. Mais un professeur n’est pas un animateur ! Il doit avant tout maîtriser sa discipline. » En tant que « directeur d’un établissement d’excellence », il explique que l’EPP, qui proposera de la formation continue, l’intéresse aussi pour ses propres professeurs. « J’espère que ce projet essaimera au-delà de Saint-Jean », conclut François-Xavier Clément, qui explique fournir là un support logistique, administratif, ainsi qu’un point de rayonnement à la jeune structure. Il se trouve que son établissement héberge également l’Institut libre de formation des maîtres (ILFM), qui forme, lui, des instituteurs se destinant à exercer dans le privé hors contrat. Cet institut a été créé par Anne Coffinier, figure emblématique du hors-contrat. C’est par son intermédiaire que Philippe Nemo et le directeur de Saint-Jean-de-Passy se sont rencontrés.

 

« Développer le raisonnement »

 

Non reconnue par l’Éducation nationale, l’EPP délivrera son propre diplôme, dont les promoteurs espèrent qu’il sera un gage supplémentaire de qualité pour les chefs d’établissements sous contrat, hors contrat ou même publics. Elle préparera également ses participants aux concours de professeurs , tout en leur permettant de suivre en parallèle un cursus universitaire. C’est ce qui a séduit Marion Charpenel, venue de khâgnes, du lycée du Parc, à Lyon. Recalée à Normale, inscrite cette année à l’université Paris I en philosophie, elle s’apprête à faire sa rentrée à l’EPP. « Tous les professeurs sont agrégés ou normaliens. C’est un gage de qualité. Le programme ressemble à celui de l’ENS, avec davantage de cours autour de la pédagogie », détaille-t-elle. Autre différence : la scolarité, au lieu d’être rémunérée, est payante, à hauteur de 1 000 euros.

C’est Philippe Nemo qui orchestrera le cours traitant de la pédagogie. Et celui-ci, loin de se limiter aux théories modernes, remontera aux institutions scolaires de l’Antiquité, mais aussi aux grandes congrégations enseignantes et au lycée français de Napoléon. En amont du lancement de l’EPP, un séminaire a été organisé l’an dernier pour inviter des professeurs de renom à imaginer les « programmes idéaux » du collège et du lycée. Le résultat est plutôt éloigné des nouveaux programmes entrés en application dans les collèges. Dans une logique rigoureusement chronologique, les programmes d’histoire, imaginés par le professeur Édouard Husson, débutent en 6e avec le big bang. En français, l’agrégé de lettres Alain Lanavère prévoit lui aussi une progression chronologique, de l’Antiquité en 6e à la Renaissance en 3e. Et pour ceux qui n’iraient pas au-delà de cette classe ? Le professeur avoue ne pas y avoir pensé. Parallèlement, il prévoit le latin pour tous dès la 6e. Et plus globalement, il appelle à des « programmes moins détaillés », « appelant davantage à la réflexion qu’au bachotage » afin de « développer le raisonnement, la logique, les capacités d’abstraction ».

Caroline BEYER

 


UN ARTICLE DE VALEURS ACTUELLES DU 8 SEPTEMBRE 2016


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Une émission sur l’Ecole professorale de Paris,avec François-Xavier Clément, Anne Coffinier et Philippe Nemo

 


 

Une interview de Chantal Delsol dans Familles chrétiennes

 


 

Une interview de Philippe Nemo dans Contrepoints

 


 

Un article d’Aleteia